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Au bénéfice d'une riche expérience professionnelle dans le domaine bancaire, Nicolas Ludin apprécie le contact avec ses client-e-s. Le travail sur lui-même effectué durant la première vague de coronavirus lui a valu l'obtention d'un Skilly Award 2020, décerné par la campagne skillaware, qui récompense les institutions bancaires ainsi que leurs collaborateur-trice-s qui ont activement développé leurs compétences ou fédéré celles de leur employé-e-s.

Qu'est-ce qui fait se lever un banquier le matin? La performance rapide des placements ? Le sourire de actionnaires ? Pour Nicolas Ludin, la réponse est à la fois limpide et loin de ces clichés: c'est le contact avec les gens. Conseiller Private Banking à la Banque cantonale vaudoise, il gère notamment le patrimoine et le portefeuille de ses clien-t-s avec lesquel-le-s il veille à établir un climat de confiance mutuelle. «Lorsqu’on accompagne une personne dans une prise de décision importante, on touche à sa sphère privée et à ses projets de vie, parfois même à des considérations plus intimes. Aussi, quand une personne me dit qu'elle se fie à mes conseils, c'est vraiment gratifiant», explique Nicolas Ludin, qui considère son rôle comme celui d'une personne de confiance dans le domaine économique. « On dit parfois que j'accorde des rendez-vous plutôt longs. Mais pour moi, créer un lien de confiance prend du temps et nécessite aussi d'avoir des échanges sur des sujets qui dépassent le cadre strict de la vente de produits financiers. »

L'exercice d'une telle activité implique selon le spécialiste d'être soi-même convaincu des produits que l'on propose. Cela requiert d'une part de disposer de connaissances techniques pointues, car le contexte économique et les produits peuvent évoluer rapidement, mais aussi d'empathie à l'égard des client-e-s, dont il est primordial de bien comprendre les besoins.

Début de carrière

Le choix d'effectuer un diplôme de commerce après sa scolarité obligatoire semble aller de soi. «J’évoluais déjà en section économique et cela me convenait bien. Je ne me voyais pas poursuivre par des cursus orientés vers les lettres ou les mathématiques. Et c'était la voie qui me paraissait la meilleure pour trouver un job après ma formation », se souvient Nicolas Ludin. Il effectue ainsi sa formation commerciale au gymnase de Burier (La Tour-de-Peilz), qu'il complète d'un stage d'une année à l'UBS pour obtenir sa maturité professionnelle.

«Lorsqu’on accompagne une personne dans une prise de décision importante, on touche à sa sphère privée et à ses projets de vie, parfois même à des considérations plus intimes. Aussi, quand une personne me dit qu'elle se fie à mes conseils, c'est vraiment gratifiant.»
Nicolas Ludin

À l'avant-garde avec le phone banking

À l'issue de sa formation, son entreprise de stage lui propose un poste dans un domaine en plein essor. Au tournant du siècle, le secteur bancaire s'active en effet à développer des solutions de paiement mobile. «On parlait à l'époque de phone banking: ça semble déjà bien loin», sourit Nicolas Ludin. Pour ce faire, la banque engage une équipe d'expert-e-s plurilingue basée à Olten. «Le service était opérationnel 24 heures sur 24: on répondait à des gens de toute la Suisse. Mais surtout, on créait des solutions en binôme avec des informaticiens. C'était un monde à part dont l'ambiance s'apparentait plus à une startup qu'à celle d'une grande banque. Nous étions tous jeunes et faisions la fête, mais nous étions très engagés dans notre travail: on nous écoutait et accordait beaucoup d'importance à notre travail, c'était gratifiant », se souvient Nicolas Ludin.

Formation d'économiste bancaire

Quelques années plus tard, le banquier décide de renforcer les rangs de la Banque Cantonale Vaudoise où il passe assez rapidement du statut d'assistant conseiller à celui de conseiller Private Banking. La trentaine arrivant, il éprouve le besoin de se perfectionner: «Je voyais de jeunes loups arriver sur le marché et je voulais rester dans le coup.» Il effectue alors une formation en emploi d'économiste bancaire durant trois ans auprès de l'Ecole supérieure spécialisée en banque et finance (ESBF). Bien que devenu père d'une petite fille, alors âgée de moins d'un an, il décide de continuer à travailler à 100%. «Les cours avaient lieu un soir, un après-midi et certains samedis. Mon employeur me libérait pour l'après-midi de cours et, étant payé aux résultats, je prenais de temps à autres la liberté de travailler mes cours durant le travail. Il est vrai que c'était une période assez intense. Mais l'ambiance était plutôt bonne entre les étudiant-e-s et l'atmosphère très stimulante. J'en garde un bon souvenir.»

«Je voyais de jeunes loups arriver sur le marché et je voulais rester dans le coup. J'ai donc décidé de suivre la formation d'économiste bancaire.»
Nicolas Ludin

De la Fête des vignerons…

Il est des moments dans la vie où semble régner l'harmonie et la joie de vivre, «où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient», écrivait Rimbaud. Nicolas Ludin garde ainsi un particulièrement bon souvenir de l'été 2019 durant lequel a eu lieu la Fête des vignerons. «Quand un événement de cette envergure a lieu chez soi, ça donne envie d'y prendre part», se souvient le banquier, qui décide d'y participer comme acteur figurant, au sein de la troupe de la Saint-Martin, avec son épouse et leur fille de 11 ans: «C'était un gros investissement, parce que ça avait lieu le soir et que ça s'étalai sur une longue période, mais c'était tellement chouette de pouvoir faire ça en famille!»

De par l'importance de cette fête dans la région, dont la BCV fait partie des grands sponsors, Nicolas Ludin bénéficie d'une grande compréhension de la part de son employeur:  «Je ne travaillais pas tous les jours et je faisais des journées plus courtes, ce qui m'a permis de bien profiter de la fête». Répétitions, spectacles, effervescence dans les rues… Le banquier se souvient d'un état de transe permanente, entre fatigue et euphorie. Il mettra plusieurs semaines à se remettre tant physiquement qu'émotionnellement de cette aventure humaine.

«Quand un événement d'envergure comme la Fête des vignerons a lieu chez soi, ça donne envie d'y prendre part.»
Nicolas Ludin

… au Covid-19

A peine plus de six mois après cette expérience collective, la Suisse se confine en raison de la pandémie de coronavirus: on travaille et on étudie chez soi, on ne sort pratiquement plus que pour faire ses courses… Difficile d'imaginer un contraste plus net. Nicolas Ludin traverse la première vague avec difficulté. «Quand le monde part à la dérive et que des personnes meurent, gérer la fortune des gens apparaît un peu futile. D'autre part, je n'étais plus certain de me retrouver dans ce que devenait mon métier – toujours plus de règlements et de travail administratif au détriment des aspects humains et conviviaux. J'étais devenu irritable durant des jours entiers, je me sentais comme pris dans une spirale négative», se souvient-il.

Simple mauvaise passe? Problème plus profond? Faut-il changer de travail, voire envisager une réorientation? Sentant que cette situation le ronge, Nicolas Ludin décide de rencontrer une conseillère en carrière qui lui suggère de ne pas prendre de décision radicale dans la précipitation et de se concentrer d’abord sur le retour au calme. «Elle m'a fait prendre du recul et me poser les bonnes questions. Au final, j'ai redécouvert ce que j'aimais dans mon métier», sourit Nicolas Ludin, qui considère qu'il faut s'attaquer à ce type de problèmes suffisamment tôt pour éviter que la situation n'empire. Cette attitude et ce travail sur lui-même lui vaudront l'attribution du skilly award dans la catégorie Héros du développement, décerné par la campagne skillaware (voir encadré).

En dehors du travail et du temps qu'il consacre à sa famille, Nicolas Ludin s'adonne à sa passion pour la musique électro en mixant avec un ami, un soir par semaine, dans un local qu'ils sous-louent.  «On fait ça pour le plaisir, mais on espère bientôt pouvoir se produire publiquement lorsque la situation pandémique le permettra à nouveau!»

Publié le: 11.05.2021

«Le processus de conseil en carrière m'a fait prendre du recul et me poser les bonnes questions. Au final, j'ai redécouvert ce que j'aimais dans mon métier.»
Nicolas Ludin
  • Skillaware – en forme pour relever les défis du secteur bancaire

    Le monde du travail est en mutation, les métiers évoluent. Ceci constitue de nouveaux défis pour les employé-e-s qui sont amené-e-s à se former en continu, à se développer et à acquérir de nouvelles compétences. A travers la campagne skillaware, les partenaires sociaux du secteur bancaire, dont fait partie la Société des employés de commerce, proposent des solutions permettant de relever les défis actuels du marché du travail.

    Dans le cadre de la campagne, plus de 8 000 personnes ont évalué leurs compétences de base et testéa leur employabilité en participant à une autoévaluation en ligne. Avec les produits numériques (conseils succincts en ligne, série de podcasts, ateliers numériques, etc.), elles peuvent développer leurs compétences de manière autonome et indépendamment du lieu où elles se trouvent.

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Informations complémentaires

Auteur

  • Dominique Nussbaum

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