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Alstom Villeneuve: les salarié-e-s bénéficient enfin d’un plan social

12.1.2023 – Alors qu’une année s’est écoulée depuis l’annonce de la restructuration d’Alstom à Villeneuve, les syndicats et associations d’employé-e-s s’inquiètent quant à l’avenir du site. Les partenaires sociaux ont négocié un plan social et ont obtenu sa validation par l’ensemble du personnel. En revanche, l’avenir du site reste incertain.

Les syndicats et associations d’employé-e-s signataires de la CCT de l’industrie des machines Unia, Syna, SCIV, la Société suisse des employés de commerce et Employés Suisse tirent un bilan pour le moins mitigé, un an après la restructuration annoncée par Alstom à Villeneuve. Les syndicats et associations d’employé-e-s se sont engagés avec la commission d’entreprise à ébaucher des alternatives au projet présenté par la direction et à demander des mesures pour réduire les conséquences des licenciements, dont un plan social.

Des licenciements retardés et un bon plan social

Après plusieurs mois de négociations ardues avec la direction suisse d’Alstom, les syndicats et associations d’employé-e-s ont pu signer un plan social prévoyant des indemnités de départ et un dispositif progressiste de retraite anticipée, ainsi que des mesures de replacement et de réorientation pour le personnel. Celui-ci a accepté ce plan social à une écrasante majorité. Grâce à la mobilisation du personnel, des syndicats et associations d’employé-e-s, l’échéancier de mise en œuvre des licenciements a pu être légèrement retardé, mais malheureusement leur nombre n’a pas fondamentalement été revu à la baisse. De nombreux salarié-e-s ont en outre dû recourir à l’appui de leur syndicat ou de leur association pour faire valoir dans les faits leur droit au plan social au cours de cette année.

Des propositions pour l’heure ignorées et un avenir incertain

En parallèle de la négociation du plan social, les salarié-e-s ont, avec l’appui des syndicats, des associations d’employé-e-s et d'experts du domaine ferroviaire, rédigé un rapport proposant des alternatives aux licenciements et à la réduction du site d’Alstom à un simple site de maintenance et d’entretien. Cette option paraît en effet peu crédible du fait d’un volume d’affaires clairement insuffisant à moyen et long terme, les compagnies ferroviaires assurant en Suisse l’essentiel de ces services à l’interne. Alstom poursuit toutefois cette stratégie qui permet pour l’heure de préserver le site à court terme. Les salarié-e-s ont quant à eux plaidé pour le maintien d’une activité de production et d’assemblage sur le site de Villeneuve, ce qui nécessiterait de réunir plusieurs acteurs de l’industrie ferroviaire à l’avenir. Une proposition consiste à regrouper diverses activités d’ingénierie, de production et de formation dans le domaine ferroviaire au sein d’un véritable parc technologique. Pour l’heure, ni l’entreprise ni le canton n’ont donné suite aux travaux étayés des salarié-e-s sur ces variantes.

Un an après l’annonce de la restructuration, les syndicats et associations d’employé-e-s en appellent à la responsabilité tant d’Alstom que du canton pour préserver un savoir-faire en construction ferroviaire en Suisse romande.La situation d’incertitude qui prévaut actuellement constitue une menace pour l’emploi et la diversité du tissu industriel vaudois. Benjamin Plüss, Spécialiste en matière de partenariat social auprès de la Société des employés de commerce confirme: «Le rail est un domaine systémique et stratégique. La perte du dernier site de production ferroviaire en Suisse romande et de son savoir-faire serait un dommage pour toute la collectivité.»

Un an après la restructuration d'Alstom Villeneuve, les syndicats et associations d’employé-e-s estiment qu’il est certes tard, mais encore temps d’agir.