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Réforme de l'apprentissage de commerce: entretien avec nos expert-e-s en formation

Depuis quelques années, les expert-e-s en formation Michael Kraft, Kathrin Ziltener et Vera Class se consacrent au processus de réforme du nouvel apprentissage de commerce. Ils nous offrent dans cette interview un aperçu captivant des coulisses de la plus grande réforme de la formation professionnelle en Suisse.

Quel a été, jusqu’à aujourd'hui, votre moment le plus mémorable de cette réforme?

Michael Kraft: Il y a un peu plus d’un an, le débat autour des langues étrangères (notamment du français en Suisse alémanique) a atteint son maximum d’intensité dans les milieux politiques et les médias. Il ne portait en fait pas seulement sur les compétences linguistiques, mais sur des questions plus fondamentales liées à la manière dont la Suisse se comprend. C’est pourquoi il a été en définitive logique que ce soit le ministre de la formation, alors Président de la Confédération, qui tranche cette question!

Kathrin Ziltener: Quand j’ai commencé comme responsable spécialisée de la formation professionnelle à la Société suisse des employés de commerce, nous étions confrontés à de nombreuses questions sur la réforme, parfois très critiques. Avec le temps et également grâce à notre intense travail d’information, l’intérêt pour la réforme s’est renforcé et ses remises en question ont fortement diminué.

Vera Class: C’est plutôt une remarque générale. Lors de la première grande réforme à laquelle j’ai participé, je voulais une coordination optimale de la communication. C’est à nouveau ce que je souhaite aujourd’hui, 20 ans plus tard.

Y a-t-il eu des choses qui vous ont étonné-e durant la réforme?

Kathrin Ziltener: Ce qui m’étonne, c’est la fréquence à laquelle on continue à nous poser la question des profils. On a parfois l’impression que c’est la seule nouveauté qu’apporte cette réforme.

Michael Kraft: La discussion sur le niveau de la formation. Certaines personnes étaient convaincues que l’apprentissage serait beaucoup plus difficile alors que d’autres craignaient une baisse du niveau. Je veux dire: nous voulons former des employé-e-s de commerce qui seront ensuite recherché-e-s sur le marché du travail. La discussion sur le niveau est pour moi trop abstraite – même s’il est clair que l’apprentissage de commerce restera comme aujourd’hui en priorité destiné à des apprenti-e-s d’un bon niveau scolaire.
Vera Class: A mes yeux, ces derniers mois, on n’a pas toujours assez parlé de la flexibilité dans les discussions sur la mise en œuvre. Il s’agit pourtant d’une idée très appréciée.

Qu’est-ce qui vous réjouit le plus?

Vera Class: Cette réforme montre clairement que nous sommes et restons encore toutes et tous des apprenti-e-s.

Michael Kraft: Je me réjouis beaucoup de ce qu’un projet aussi important pour le champ professionnel et aussi complexe et exigeant ait finalement abouti en dépit de tous les errements, de tous les aléas et de tous les mauvais augures.

Kathrin Ziltener: Au cours des derniers mois, nous avons intensément travaillé sur la nouvelle brochure «L’apprentissage de commerce: de A à Z». Je me réjouis de l’avoir en main pour la première fois, terminé et contenant toutes les informations importantes sur la réforme.

Si vous jettez un regard sur l’avenir, en 2026, soit après que la première volée de jeunes professionnels aura achevé le nouvel apprentissage, que voyez-vous dans votre boule de cristal?

Michael Kraft: Je me réjouirai du succès des apprenti-e-s de cette première promotion et de les voir planifier la suite de leur carrière. Et je réfléchirai certainement à la prochaine étape pour optimiser encore cette formation.

Kathrin Ziltener: Je suis certaine qu’en 2026 la plupart des critiques de la réforme se seront tu-e-s et que tout le monde sera d’accord pour dire que l’orientation sur les compétences opérationnelles était une bonne idée.

Vera Class: Je vois des équipes qui collaborent dans la formation professionnelle et se demandent avec étonnement pourquoi la formation n’a pas été aménagée bien plus tôt de cette manière.

Pour vous personnellement, quel a été le point fort de tout ce processus?

Kathrin Ziltener: La collaboration au sein de l’équipe afin d’exploiter au mieux pour ce projet le potentiel de nos différents domaines de travail.

Michael Kraft: D’avoir réussi à tenir le coup pendant un an face à plusieurs douzaines d’inputs sur le même thème (Il rit).

Vera Class: De répondre à des questions pour me retrouver immédiatement confrontée à de nouvelles.

La réforme de l’apprentissage de commerce en un seul mot?

Kathrin Ziltener: Importante.

Michael Kraft: D’avenir.

Vera Class: Sensée.

Cette interview est parue pour la première fois dans le magazine des membres «Wir Kaufleute» du mois de septembre 2022.

Première publication: 18.8.2022

Autrices et Auteurs

  • Melinda Bangerter

  • Kathrin Ziltener

  • Vera Class

    Responsable du groupe spécialisé wbp – Wir Berufs- und Praxisbildner:innen pour les formateurs-trices en entreprise pour la Société suisse des employés de commerce

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