Navigation par page & recherche

Le bureau: hier et aujourd'hui

«Le monde du travail changera aussi longtemps que les hommes et les femmes trouveront des moyens de faire les choses mieux et plus confortablement.» Tirée du documentaire «Büro, Büro», cette phrase résume plutôt bien l’histoire de la profession d’employé-e de commerce. Désormais, le travail quotidien au bureau est défini par les nouvelles technologies, des processus optimisés et des formes d’activité plus flexibles.

L’industrialisation du 19e siècle a entraîné la multiplication des tâches administratives et de bureau. Les entreprises industrielles ont alors eu besoin d’espaces où gérer les activités commerciales, s’occuper de la mise en valeur et de la vente des produits et où tenir la comptabilité. À cette époque cependant, seul-e-s 3% environ des employé-e-s travaillaient dans les bureaux. Aujourd’hui, près de 200 ans plus tard, cette proportion dépasse 30% du total de la population active et la tendance est toujours à la hausse.

Les femmes ont fait leur entrée dans les bureaux dès la fin du 19e siècle à la suite de l’invention de la machine à écrire. On est parti de l’idée que comme nombre d’entre elles jouaient du piano, elles s’en sortiraient tout aussi bien avec les touches d’une machine à écrire. Elles ont donc pu travailler comme secrétaires ou sténodactylographes. Les postes de chefs restaient cependant l’apanage exclusif des hommes.

Au cours des années 1960, l’environnement de bureau moderne se popularise. Les halles industrielles deviennent de vastes bureaux ouverts. L’idée est qu’on peut ainsi plus facilement surveiller les collaborateurs et collaboratrices. Cette nouvelle forme de travail connaît un succès rapide parce que les employé-e-s se sentent bien en communauté. De plus, les bureaux ouverts reviennent bien moins cher aux entreprises que les bureaux individuels.

Si la performance a toujours été la préoccupation principale, les années 1970 ont été marquées par la réalisation que la productivité des employé-e-s augmente lorsqu’ils et elles se sentent bien dans l’entreprise. Cette période voit la multiplication des espaces de détente et des activités extraprofessionnelles, que ce soient les rencontres des membres d’une équipe ou encore des offres de fitness.

Toutefois, pour les employé-e-s de bureau, les plus grands changements arrivent avec le début de la numérisation. Au début des années 1980, les premiers ordinateurs font leur entrée dans les bureaux et c’est une véritable révolution: subitement, un seul appareil suffit pour tout - il n’est plus nécessaire d’en avoir des différents pour faire des calculs ou écrire une lettre. Au plus tard depuis le nouveau millénaire, des bureaux sans ordinateurs sont inimaginables. Le problème avec ces développements fulgurants vient de ce que la formation du personnel n’arrive pas à suivre le rythme des progrès technologiques. L’aspect formation et la capacité d’adaptation deviennent ainsi toujours plus importants sur le marché du travail.

Aujourd’hui également, l’apprentissage tout au long de la vie reste essentiel. Rares sont les personnes parmi nous qui exerceront à l’avenir l’activité par laquelle elles sont entrées dans le monde du travail. Ainsi, celles qui ont suivi une formation bancaire il y a quinze ans scannaient les bulletins de versement pour les virements bancaires. Avec le e-banking, ce n’est aujourd’hui plus nécessaire.

Bien que les activités opérationnelles ne cessent d’évoluer, les compétences personnelles, sociales et méthodologiques acquises durant l’apprentissage continuent de jouer un rôle central. Par exemple quand il faut s’adapter à une nouvelle situation ou pour conseiller la clientèle avec compétence.

Les modèles établis par différentes études sur les aptitudes qui seront nécessaires à l’avenir montrent qu’il faudra non seulement des compétences numériques, mais aussi être capable de travailler en équipe, de la flexibilité et le courage de se lancer dans du nouveau. La flexibilité, en particulier, demande des capacités qui peuvent être utilisées indépendamment de la profession ou de la branche. Les réformes en cours de l’apprentissage de commerce et celles de la formation professionnelle supérieure visent précisément le développement de ces compétences.

Première publication: 18.8.2022

Auteur-trice

  • Claudia Agnolazza

    Communications Manager beim Kaufmännischen Verband Schweiz

Contenus appréciés