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Télétravail: gérer son énergie plutôt que son temps

Il y a plus d’un an maintenant que la plupart des personnes travaillant dans le secteur commercial ont découvert les avantages et les inconvénients de la flexibilisation du travail. La sphère professionnelle est entrée dans la sphère privée cassant ainsi les repères habituels de chacun. Acquérir une nouvelle discipline de travail, sans réel accompagnement en raison de l'urgence, a été pour certains un vrai défi. Monsieur David Matthey-Doret a mis au point une approche innovante concernant la gestion du télétravail et nous dévoile quelques techniques.

La thématique du télétravail a été maintes fois abordée au cours de l’année dernière. Votre approche est cependant différente. Pouvez-vous nous en dire plus ?

David Matthey-Doret : Mon approche consiste à changer la manière dont on a l’habitude de mesurer le travail. Nous avons pour habitude de le mesurer en temps, ce qui n’est pas toujours bénéfique. Je propose de considérer plutôt notre énergie disponible de 4 façons différentes :

Mental - Esprit humain - Corps - Émotions

Ce qui développerait l’énergie du mental, par exemple, seraient les façons de mobiliser son attention. Je propose, entre autres, une technique de concentration appelée « pomodoro timer». Cela consiste à régler un minuteur sur 25 minutes et réaliser une tâche de votre journée de travail dans ce laps de temps, sans aucune perturbation extérieure. Entre chaque tâche, vous pouvez prendre une pause de 5 min. Après quatre « pomodori », vous pouvez faire une pause plus longue, jusqu’à 20 min. Cette technique a fait ses preuves depuis plus de 30 ans, l’efficacité des personnes se développe très vite.

Vous parlez de gestion d’énergie plutôt que de temps. Mais notre énergie n’est-elle pas justement en baisse avec le télétravail, face aux visioconférences et au manque de contact social ?

Il est vrai que le terme de « zoom-fatigue » est beaucoup ressorti dans les médias ces derniers temps. Il existe cependant quelques techniques, qui seront d’ailleurs présentées durant le webinaire du 17 juin, pour maintenir son niveau d’énergie même si l’on doit enchaîner les réunions. Vous pouvez par exemple limiter la fatigue oculaire en détournant le regard de votre écran et regardez au moins à 20 mètres devant vous, toutes les 20 minutes, pendant 20 secondes. Couplé à d’autres pratiques, vous pouvez limiter significativement les risques de troubles visuels. Quant au manque de contact social, effectivement, garder des jours de présence au bureau est la solution idéale.

«Quant au manque de contact social, effectivement, garder des jours de présence au bureau est la solution idéale.»
David Matthey-Doret

Que conseillez-vous aux personnes qui ont du mal à marquer la limite entre sphère privée et professionnelle alors que tout est réuni sur un même lieu ?

Il existe plusieurs façons de créer une frontière entre ces mondes pour pouvoir ensuite choisir à quel moment on la passe. Ceci que l’on habite un studio ou une grande maison avec plusieurs pièces. Plusieurs approches pratiques seront abordées durant le webinaire, autant en termes d’organisation de votre journée que l’aménagement concret de votre espace de travail afin de le faire disparaître très rapidement une fois la journée terminée.

Qu’en est-il du lien social en télétravail ? Cette façon de travailler ne détériore-t-elle pas, d’après vous, la communication entre les équipes ?

Très clairement, la grande majorité des entreprises se dirige vers des solutions mixtes et  une large palette d’outils techniques est à disposition pour tout mettre en place et garder un lien entre les équipes. Plusieurs experts nous conseillent de retourner au bureau car être présent représente une vraie valeur ajoutée. Il y a toujours des travaux d’équipe ou des réunions qui nécessitent que les collègues se voient physiquement.

Que pensez-vous du télétravail permanent ? Est-ce une façon de travailler viable et durable ?

J’ai vu plusieurs entreprises aller vers un modèle de travail entièrement digital et nomade. Elles sont assez rapidement revenues en arrière. Comme dit plus haut, la solution mixte, à savoir 1 ou 2 jours de télétravail par semaine pour un plein temps, est celle qui semble le plus viable et durable. Je vois une crainte de l’outsourcing se dessiner chez certains salariés qui travaillent beaucoup à distance. Ils se demandent si leur employeur ne pourrait pas un jour les remplacer avec une personne dont la main d’œuvre serait moins chère, à l’étranger par exemple. Étant donné que l’on peut maintenant travailler depuis n’importe où, du moment que notre travail ne nécessite rien d’autre qu’un ordinateur et une connexion wifi, c’est une possibilité qui effleure les esprits. Voilà pourquoi il est important d’être présent, au moins partiellement, cela représente une vraie valeur ajoutée pour les employeurs et pour les salariés, notamment pour la coordination du travail et la cohésion des équipes.

Publié le: 08.06.2021

«Je vois une crainte de l’outsourcing se dessiner chez certains salariés qui travaillent beaucoup à distance.»
David Matthey-Doret
  • webinaire – Télétravail: gérez votre énergie plutôt que votre temps

    Il y a plus d’un an maintenant, vous et votre employeur avez découvert les avantages et les inconvénients de la flexibilisation du travail. Vous avez vu votre sphère professionnelle entrer dans votre sphère privée. Vos repères habituels ont été profondément chamboulés et vous avez du acquérir une certaine discipline et une méthode de travail, sans réel accompagnement en raison de l'urgence.

    Ce webinaire vous propose de revenir sur la gestion du télétravail à domicile avec une approche innovante. Pendant une heure vous découvrirez comment gérer votre énergie plutôt que votre temps en télétravail, pour garantir une qualité de travail et une présence irréprochable tout en étant disponible quand il le faut pour vos proches.

Portrait

  • David Matthey-Doret

    David Matthey-Doret est coach professionnel certifié, formateur avec brevet fédéral et accompagnant en transformation des organisations. Expert en développement des qualités comportementales (soft skills), il est également spécialisé dans la création de processus de formation intégrale. David appuie son expertise sur 10 ans de direction de différentes organisations à Genève et 20 ans comme formateur en Europe, Afrique, Amérique du Nord et Asie Centrale.

Informations complémentaires

Auteur

  • Vânia Gonçalves

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