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Capacité d'adaptation et projets d'avenir en période difficile

Malgré le coronavirus, les apprenti-e-s ont étonnamment bien maîtrisé les derniers mois de leur formation. La majorité a su s’adapter à cette situation incertaine, montre une enquête de la Société des employés de commerce.

La Société des employés de commerce a mené pour la treizième fois déjà son enquête annuelle auprès des jeunes diplômé-e-s. L’apprentissage de commerce reste la formation professionnelle préférée des jeunes en Suisse. Avec plus de 14’000 diplômé-e-s, il représente environ un cinquième de toutes les certifications professionnelles. Cette année, l’enquête a mis l’accent sur les effets de la pandémie de Covid-19. Les résultats montrent que les jeunes ont su s’adapter aux circonstances difficiles et ont fait leur entrée dans le monde du travail dans un état d’esprit positif. Toutefois, la recherche d’un emploi a été bien plus difficile que les années précédentes, ce qui vient de la situation économique tendue.

Travailler à la maison

Le sondage est conduit à chaque fois en deux étapes. La première se déroule en juillet juste après les examens et la seconde en novembre. Au printemps dernier, une bonne partie des futur-e-s diplômé-e-s ont travaillé pour la première fois en home office. Un peu plus de la moitié ont indiqué l’avoir fait. Ce qui est frappant, c’est que 22,3% seulement n’ont pas apprécié cette expérience, contre 49,1% qui se sont sentis à l’aise et l’ont jugée positivement. Ce résultat est réjouissant parce que les apprenti-e-s doivent collaborer étroitement avec leurs formateurs et formatrices, ce qui est plus facile dans le cadre classique d’un bureau.

Enquête auprès des diplômé-e-s
La Société des employés de commerce a mené pour la treizième fois déjà son enquête annuelle auprès des jeunes diplômé-e-s. Cette année, l’enquête a mis l’accent sur les effets de la pandémie de Covid-19.

Les résultats de l’étude témoignent du grand engagement des personnes assurant la formation. C’est aussi grâce à elles que les apprenti-e-s ont vécu positivement le travail à domicile. Trois quarts des jeunes diplôme-é-s ont jugé utiles et sensées leurs tâches pendant cette période. En outre, 76,4% se sont dits satisfait-e-s de leur prise en charge dans l’entreprise.

«Comme les apprenti-e-s, les formateurs-trices professionnel-le-s et pratiques ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation durant cette période», dit Nina Meier, collaboratrice de projet pour la formation initiale et le conseil aux jeunes à la Société des employés de commerce. «C’est notamment grâce à cela que, pour beaucoup, les derniers mois de formation se sont déroulés sans encombre.» Il faut toutefois constater que ces deux indices sont meilleurs pour l’ensemble de l’apprentissage que pour la brève période du printemps 2020. Compte tenu des circonstances, le recul du taux de satisfaction est toutefois négligeable. Les diplômé-e-s ne considèrent pas avoir perdu leur temps en home office et sept jeunes sur dix estiment qu’il leur a permis d’assumer plus de responsabilités dans leur travail quotidien.

La formation des apprenti-e-s n’a pas non plus trop souffert du travail à domicile. Ainsi, 50% des jeunes interrogé-e-s ont indiqué y avoir appris quelque chose de nouveau, ce qu’ils ont explicitement attribué à ce nouvel environnement de travail.

Entrée dans la vie active malgré la pandémie

L’enquête livre d’importantes informations sur l’accès au monde du travail durant une pandémie. En novembre, 64,8% des jeunes indiquaient avoir un emploi, ce qui représente une baisse de 5 points par rapport à l’année précédente. De plus, la proportion de diplômé-e-s engagé-e-s pour une durée limitée ou à temps partiel a fortement progressé. Lorsque ces formes d’engagement ne sont pas librement choisies pour un projet de vie, par exemple une formation complémentaire, elles représentent un facteur d’incertitude bien plus grand qu’un emploi ordinaire. Un quart des jeunes diplômé-e-s employé-e-s temporairement auraient préféré un emploi permanent. Cette proportion est importante et n’assure pas aux jeunes une sécurité suffisante pour planifier leur avenir.

« Comme les apprenti-e-s, les formateurs-trices professionnel-le-s et pratiques ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation durant cette période »
Nina Meier

Les résultats de l’enquête montrent cependant que l’on peut considérer que la plupart des jeunes diplômé-e-s ont réussi leur entrée dans la vie active. Une bonne partie ont décroché un emploi qui leur plaît. Les jeunes professionnel-le-s ont acquis de précieuses connaissances durant leur formation commerciale. Elle a fait ses preuves et les employeurs l’apprécient. Ils engagent volontiers de jeunes malgré leur expérience professionnelle limitée par rapport à d’autres travailleurs et travailleuses. On peut cependant regretter que tous les engagements ne répondent pas aux souhaits des jeunes et que le nombre d’emplois temporaires ou à temps partiel augmente.

La pandémie complique la recherche d’emploi

En novembre 2020, 9,1% des jeunes interrogé-e-s étaient encore à la recherche d’un emploi, soit trois points de plus que l’année précédente. La comparaison avec les enquêtes antérieures montre que ce pourcentage est particulièrement élevé. «Pour les jeunes diplômé-e-s, la situation sur le marché du travail est tendue. En 2020, trouver un emploi au terme de la formation était bien plus difficile que les années précédentes», dit Nina Meier en résumant les expériences des employés de commerce frais émoulus. Il faut cependant ajouter qu’ils accroissent leurs chances de succès en commençant tôt leur recherche d’emploi. Ceux qui l’ont fait avant le mois d’avril étaient plus nombreux à avoir décroché une place entre les deux phases du sondage. Ce chiffre a cependant lui aussi reculé par rapport à l’année précédente.

« Pour les jeunes diplômé-e-s, la situation sur le marché du travail est tendue. En 2020, trouver un emploi au terme de la formation était bien plus difficile que les années précédentes. »
Nina Meier

Les attentes

Les exigences à l’égard des employeurs évoluent au même rythme que la société, ce qui vaut aussi pour les jeunes. Plus de 42% des nouveaux diplômés disent accorder de l’importance à la compatibilité de leur emploi avec la formation continue, la famille ou les loisirs.

Il apparaît également que les jeunes diplômé-e-s souhaitent que leur premier emploi offre des perspectives. Ainsi, les possibilités de développement et de carrière sont importantes pour plus de 32%. Ils sont d’ailleurs bien conscients que leur diplôme ne constitue qu’une première étape. Au cours des prochaines décennies, le marché du travail se transformera et ils devront affronter de nouveaux défis. L’année dernière en a donné un bon exemple. Dans ce contexte, la majorité de ceux qui ont participé à l’enquête sont convaincus que l’apprentissage de commerce constitue une bonne base pour accomplir ces premiers pas: 85,9% approuvent cette affirmation. Mais ils sont conscients qu’en dépit de leur solide formation initiale, ils devront continuellement s’adapter aux nouvelles exigences du marché du travail. C’est pourquoi 9 jeunes sur 10 veulent améliorer leur profil à l’aide de formations continues. Ce chiffre ne surprend pas Nina Meier. «Les nouveaux diplômés sont tout à fait disposés à entamer une formation complémentaire», relève-t-elle. «Malgré la crise, les jeunes employé-e-s de commerce se montrent déterminés et désireux d’apprendre. Ils savent très bien ce qui est nécessaire pour réussir sur le marché du travail et se montrent particulièrement souples et créatifs face à la crise. Ces diplômé-e-s deviendront ainsi progressivement les spécialistes dont l’économie suisse a besoin. L’apprentissage de commerce continue d’offrir une excellente base pour cela.

Publié le 13.04.2021

« Malgré la crise, les jeunes employé-e-s de commerce se montrent déterminés et désireux d’apprendre. Ils savent très bien ce qui est nécessaire pour réussir sur le marché du travail. »
Nina Meier

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Auteur

  • Andri Rizzi

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